Un article doit avoir une structure parfaite. Il existe des éditeurs de "cartes mentales" (ou "cartes heuristiques")[70] qui facilitent la rédaction par l'utilisation d'un schéma structuré.
Ces cartes peuvent être utilisées collectivement par plusieurs auteurs.
Elles peuvent être exportées sous la forme d'un texte structuré (l'article), d'un graphique ou d'une page Web.
Il existe un autre outil en plein développement, Docear. Il combine les fonctionnalités d’un éditeur de cartes mentales (Freeplane) et celles d’un logiciel de gestion bibliographique (JabRef). Cette conjonction en fait un outil très puissant d’aide à la rédaction.
Traditionnellement et à cause du monopole de son éditeur, c'est le logiciel Word qui est le plus souvent utilisé pour la rédaction de textes. Des alternatives existent pourtant.
Du côté des traitements de texte, il y a la suite bureautique LibreOffice, une alternative libre, en open source[71]. Cette suite propose des outils comparables, fonctionnant sur toutes les plateformes (Windows, Mac-OS ou LINUX).
On peut aussi faire le choix du travail en ligne et utiliser Google docs, traitement de texte relativement complet. Cet outil permet de travailler à plusieurs sur un même document. Le document est enregistré en ligne et est accessible à partir de n'importe quel ordinateur équipé d'un navigateur Internet. Il permet d'exporter le texte fini dans les formats les plus courants (docx, odt, pdf, epub, html et txt).
Les traitements de texte sont cependant des programmes complexes avec de multiples fonctions dont certaines sont rarement ou jamais utilisées.
À l'origine, le traitement de texte avait pour objectif de remplacer la machine à écrire afin de produire des documents imprimés. Les traitements de texte comme WordStar ou WordPerfect permettaient d'accéder au code et de contrôler la mise en page. Avec l'orientation WYSIWYG[72], l'accès au code a progressivement disparu. Il est dès lors souvent ardu de comprendre et modifier certaines erreurs de mise en page. De plus, les documents qu'ils produisent maintenant ne sont plus adaptés aux consultations à l'écran (Dehu, 2018).
Le format propriétaire des traitements de texte est aussi un problème. Nous n'avons aucune garantie de pouvoir ouvrir un document sans la licence d'utilisation ou avec une version plus récente[73].
Avec les nouveaux modes de consultation (écran essentiellement), il faut au minimum pouvoir produire des fichiers html (des pages web), ePub[74] (pour les liseuses) et pdf (entre autre pour une impression de qualité). Ces types de documents nécessitent une structure stricte. Ils sont en général de mauvaise qualité lorsqu'ils sont produits par un traitement de texte.
LaTeX, un format à part, résout le problème du codage et de la structure. Plusieurs logiciels libres permettent d'éditer des fichiers LaTeX[75]. Il sépare le fond et la forme et vous donne le contrôle total sur votre texte. C'est le logiciel qui se charge de la mise en page finale en fonction de vos instructions (Pierre, 2017). Il est cependant difficile à maîtriser. Il est surtout adopté par certaines professions (ingénieurs, mathématiques ou informatique).
La meilleure solution (adoptée pour la rédaction de ce manuel) est probablement le format Markdown[76]. C'est un langage de balisage léger, simple à lire, à écrire et à mémoriser. Il a été créé en 2004 par John Gruber. C'est le langage idéal pour se concentrer sur la rédaction d'un document sans se préoccuper de la mise en page (Dehu, 2018).
Les fichiers Markdown peuvent être écrits et lus avec un simple éditeur de texte[77] ou avec un logiciel orienté MarkDown[78] présentant des interfaces dépouillées permettant à l'auteur de se concentrer sur ce qu'il écrit.
Le format Markdown peut être aisément converti dans une multitude de formats de sortie, directement à partir de l'interface de l'éditeur ou avec Pandoc[79] (Masutti, 2015).
Plusieurs outils de gestion documentaire (développés dans le chapitre précédent) peuvent être directement associés aux traitements de texte Word et LibreOffice.
Lorsque les deux logiciels sont associés (il y a un petit programme à installer à partir du logiciel documentaire), on peut insérer un lien, dans le texte, pour chacune des citations.
Les logiciels prennent en charge la rédaction de la citation dans le texte et de la bibliographie à la fin du document. Il est même possible de modifier, en cours de travail, le style bibliographique. Cette modification concernera le format des citations dans le texte et le format des références bibliographiques.
Avec le format Markdown, il est aussi possible d'intégrer automatiquement les citations et la liste bibliographique en utilisant Pandoc[80].
[70] Il existe une série de logiciels libres comme Freeplane, Freemind, XMind, VYM (View Your Mind) ou HyperGraph qui permettent de créer ces cartes heuristiques. On peut facilement se familiariser avec cette technologie sur le site Web Framindmap.org.
[71] Les logiciels open source sont des logiciels libres. L'utilisateur peut non seulement utiliser gratuitement le logiciel libre mais a également accès à son code et est libre de le modifier. Ce mouvement qui s'apparente au mouvement du libre accès est basé sur le partage. Ces logiciels sont bien souvent développés par des communautés d'informaticiens qui se partagent le travail. La boite à outils sur infolit.be présente une série de logiciels libres utiles.
[72] What You See Is What You Get, autrement dit, ce que vous voyez à l'écran est ce que vous aurez comme résultat imprimé.
[73] Tout particulièrement pour Word, même avec le nouveau format DOCX qui donne la possibilité d'ouvrir les fichiers xml qui constituent le document.
[74] Un fichier au format ePub, créé pour les liseuses, est en fichier compressé contenant plusieurs documents html. Il est possible d'éditer (avec le logiciel Sigil) un fichier ePub existant, sans passer par le logiciel qui l'a créé.
[75] le plus connu et les plus simple d'utilisation est TexEdit.
[76] voir le site Markdown & vous
[77] WordPad, Edit, TextEdit...
[78] comme le logiciel Typora. Il y a aussi un logiciel en ligne Stackedit qui permet d'écrire à plusieurs sur un même document Markdown.
[80] Voir la fin du billet de Christophe Masutti.