Le facteur d'impact (IF, impact factor) d'une revue est une valeur calculée depuis 1965 par Thomson Scientific (anciennement ISI – Institute of Scientific Information), racheté en octobre 2016 par Clarivate Analytics. L'IF est l'outil le plus ancien et reste le plus réputé auprès des scientifiques.
La base de données Web of Science (WoS) reprend, en plus des métadonnées des articles (titre, auteur(s)...), les bibliographies complètes de chaque article.
Le calcul du facteur d'impact (IF) est réalisé à partir du nombre de citations dans ces bibliographies (de ± 8 500 revues reprises dans le WoS).
Pour calculer l'IF 2014 d'une revue :
on compte, pour l'ensemble de l'année 2014, le nombre de citations des articles publiés en 2012 et en 2013 par cette revue ;
on divise ce nombre par le nombre d'articles que cette revue a publié au cours de cette même période (en 2012 et en 2013).
Si l'IF est de 2,00 pour une revue et que cette revue a publié 50 articles au cours de ces deux années, cela signifie :
qu'il y a, en 2014, 100 citations d'articles (publiés en 2012 ou en 2013) de cette revue (100/50=2);
que l'on peut considérer, qu'en moyenne, en 2014, chaque article a été cité 2 fois.
L'IF est une mesure de la notoriété d'une revue et non d'un article. Les IF calculés par Clarivate Analytics sont publiés une fois par an (en juin) dans le Journal Citation Reports.
Dans le Journal Citation Reports on peut également trouver, pour chaque revue :
le nombre total d'articles publiés durant l'année ;
le nombre total de fois où le périodique a été cité par d'autres périodiques au cours de l'année ;
le facteur d'impact sur cinq ans, calculé de la même manière que l'IF mais sur une période plus longue (par exemple, pour le IF5 2010, le nombre de citations, en 2010, d'articles publiés entre 2005 et 2009 divisé par le nombre d'articles publiés sur cette période) ;
l'Immediacy Index qui est le nombre moyen de citations d'articles au cours de l'année même de leur publication ;
le Cited Half-Life, qui donne l'âge médian des citations sur base de la médiane du nombre de citations des articles publiés, triées par année de publication ;
le Citing Half-Life, qui indique l'âge médian des références dans les bibliographies ;
l'Eigenfactor Score et l'Article Influence Score calculés sur base des citations des cinq dernières années (comme l'IF5) mais en tenant compte du facteur d'impact des revues qui citent, en supprimant les auto-citations (articles cités par un autre article de la même revue).
Le h index ou indice de Hirch quantifie la production scientifique d'un chercheur et les citations de ses publications.
Ce sont les publications d'un auteur (pas celles d'une revue) qui sont mesurées.
Le h index a au départ été développé pour les physiciens afin de tenter de quantifier leurs "qualités scientifiques". Il est calculé à partir de la distribution des publications (voir l'exemple dans la figure ci-dessus où le h index est de 34 parce que le 35e article, par ordre de citation, a été cité 34 fois).
Le h index est aussi calculé par les concurrents de Clarivate Analytics[20].
Le h index tient compte de la distribution des publications et du nombre de citations. Il est cependant très sensible au domaine concerné puisque les habitudes de citation varient très fort d'un domaine à l'autre. Il ne tient pas compte de la place de l'auteur dans la liste des auteurs. Un auteur qui travaille dans un domaine où le nombre de citations est élevé (la génomique par exemple) et qui cosigne toutes les publications de son laboratoire aura rapidement un h index élevé.
On estime à 35 000 le nombre de revues scientifiques de rang A, revues internationales avec comité de lecture (d'après l'Ulrich's Serials Analysis System), en sciences et sciences appliquées et "seulement" 8 500 de ces revues sont analysées par Clarivate Analytics.
D'un domaine à l'autre, l'IF ne peut pas être utilisé pour réaliser des comparaisons. Il y a de grandes inégalités entre disciplines et sous-disciplines. Les revues des domaines bio-médicaux sont celles qui ont les IF les plus élevés.
Par ailleurs, bien que 43 pays soient couverts, la majorité des revues indexées sont anglo-saxonnes.
L'IF est une mesure bibliométrique qui ne tient pas vraiment compte des contenus. En quelque sorte, cela revient à juger de la qualité d'un musicien en comptant ses productions, sans écouter sa musique.
[20] Celui calculé par Scopus est très proche de celui calculé par Clarivate Analytics. Celui calculé par Google Scholar est en général plus élevé en raison du plus grand nombre de titres de périodiques indexés.