Avec le modèle inversé où c'est l'auteur qui paye les frais de rédaction et d'édition, on voit aussi apparaître des "predatory publishers". Les appellations "pseudo-éditeurs" et de "pseudo-revues" sont de plus en plus utilisées et correspondent bien à cette réalité. Declan Buttler (2013) parle de "dark side of publishing".
Le seul objectif de ces derniers est le profit. Ils publient les articles soumis sans aucune relecture, dans le seul but de faire payer des auteurs trop naïfs et trop contents de voir un éditeur accepter leur manuscrit. L'auteur est trompé par un discours bien rodé et des pratiques qui font croire à un travail scientifique rigoureux.
Les auteurs qui soumettent leurs articles dans ces revues ne se rendent pas compte que le fruit de plusieurs mois de recherche est définitivement perdu. Les articles publiés dans ces revues ne peuvent plus être republiés ailleurs.
Pour identifier un éditeur prédateur, il faut :
se méfier des éditeurs qui démarchent les auteurs par courriel. Ce n'est pas une démarche normale pour un éditeur ;
vérifier si revue est présente dans la List of Predatory Journals et la List of Predatory Publishers produites par Stop Predatory Journals[37] (attention certaines revues peuvent s'y trouver sans être prédatrices) ;
vérifier si la revue est présente dans le DOAJ. Le DOAJ a entrepris, en 2014, la chasse aux revues prédatrices dans sa base de données et publie depuis une liste négative ;
vérifier toutes les allégations indiquées sur le site de l'éditeur ou de la revue (facteur d'impact[38], présence dans différentes bases de données, personnes impliquées dans la revue...) ;
se méfier de la durée improbable du processus de peer reviewing (quelques jours seulement).
Une liste plus complète, sous la forme de check-list, est disponible sur infolit.be. L'auteur cité plus haut (Buttler, 2013) donne également une série de conseils.
On peut malheureusement retrouver dans Google Scholar des articles, généralement de mauvaises qualités, publiés par ces revues. Leur présence dans Google Scholar n'est donc pas totalement une garantie de qualité.
[37] En janvier 2017, le site de J. Beall des Potential, possible, or probable predatory scholarly open-access publishers (ce lien est un lien "web-archive", le blog a été fermé le 18 janvier 2017 suite à des pressions et des menaces) recensait 1155 éditeurs prédateurs (ils étaient 11 en 2011) et 1294 titres de fausses revues autonomes (127 en 2013).
[38] Le phénomène des éditeurs prédateurs est intimement lié au phénomène des faux facteurs d'impact.