Avec le temps et surtout depuis l'apparition des périodiques électroniques, on note un changement progressif du paysage de la publication scientifique. Les éditeurs commerciaux s'approprient le pouvoir de la communauté scientifique. Ils revendent aux bibliothèques des universités des contenus produits par les chercheurs de ces universités. Ils tentent de se rendre indispensables auprès des chercheurs avec des bouquets[23] contenant plusieurs centaines de titres.
L'information scientifique est payée trois fois par les pouvoirs publics :
les contenus sont produits par les chercheurs (payés avec de l'argent public) ;
le processus de peer reviewing est réalisé par les chercheurs (payés avec de l'argent public) ;
les contenus qui deviennent la propriété des éditeurs, sont revendus aux universités (et payés avec de l'argent public).
Le prix demandé est en augmentation constante (10 % par an dans les années 1990 !). Il est de moins en moins justifié.
Apparaissent, dès lors, des problèmes légaux (droits détenus par les éditeurs), financiers (à budget constant, le nombre d'abonnements diminue) et d'accès (la communication scientifique est de moins en moins accessible).
Le mouvement du libre accès est né au début des années 1990 avec la création des premières revues scientifiques en accès libre. Grâce au développement d'Internet, à la prise de conscience de certains scientifiques et à la prise de conscience du monde des bibliothèques, le mouvement de contestation "libre accès" n'a cessé de s'amplifier. Il s'organise progressivement par des pétitions et des déclarations successives[24].
Dans la Déclaration de Bethesda (2004), les titulaires du droit d'auteur (idéalement les auteurs) :
"accordent à tous les utilisateurs un droit d'accès, gratuit, irrévocable, mondial et perpétuel. Ils concèdent à tous les utilisateurs une licence (par exemple Creative Commons) leur permettant de copier, d'utiliser, de distribuer, de transmettre et de visualiser publiquement l'œuvre, d'utiliser cette œuvre pour la réalisation d'œuvres dérivées et la distribution d'œuvres dérivées, sous quelque format électronique que ce soit, dans un but raisonnable, à condition d'en indiquer correctement l'auteur."
En février 2007, les recteurs des universités belges ont signé la Déclaration de Berlin pour favoriser la publication des résultats de recherches en accès libre, rejoignant ainsi de nombreuses universités dans le monde.
En 2012, le gouvernement fédéral belge et les gouvernements des deux communautés ont signé la Déclaration de Bruxelles qui affirme la volonté des pouvoirs publics de privilégier le libre accès aux résultats de la recherche qu'ils financent.
Créé en 2001 à Budapest, l'Open Access Initiative (OAI) a produit un ensemble de règles et de normes. l'OAI recommande deux voies pour participer au libre accès : la voie d'or et la voie verte.